Turin et les femmes. Petites et grandes histoires du Moyen Âge à aujourd'hui - Lectures féminines
"Turin et les femmes". Section : Lectures féminines.
Archives Historiques de la Ville de Turin, documents en exposition du 6 octobre au 31 mars 2022
Les femmes et la presse
Les magazines et les journaux constatent également un nouvel intérêt manifesté par l'univers féminin pour les questions liées à la littérature, à l'actualité mondaine, mais aussi à la mode.
Fondé en 1889, le « Giornale delle donne » vise à « instruire en s'amusant » ; faire oublier pendant quelques heures les frénétiques tâches quotidiennes ; aider à combattre et à gagner les batailles de la vie.
« La donna » est un journal fondé en 1905 à Turin par Nino Caimi, supplément bimensuel illustré de « La Stampa ». Ouvert à accueillir différentes perspectives et différents styles narratifs, y ont écrit Carola Prosperi, Amalia Guglielminetti et Barbara Allason.
Entre le XVIIIe et le XIXe siècle
Il y furent aussi des protagonistes féminines dans le domaine de la littéraire entre le XVIIIe et le XIXe siècle ; on se souvient en particulier de :
1. Diodata Saluzzo Roero (1774-1840), célèbre poétesse turinoise et appelée Acclamation de la noble demoiselle Diodata Saluzzo à l'Académie de Fossano (Turin, 1797).
2. Benedetta Clotilde Lunelli Spinola (1700-1774), née à Cherasco, est encouragée à étudier, à obtenir son diplôme et à écrire par la « madama reale » Maria Giovanna Battista de Savoia-Nemours ; en 1719, elle publia les « Primizie di Parnaso » à Turin.
Parmi les publications dédiées aux femmes, dans une vitrine d'exposition, on trouve :
« L'avocate des femmes. Calendrier avec phases de lune pour l'année 1810 » et 1816. L'incipit de ce petit livre se lit ainsi : « Une nouvelle source de maux peut être, chez beaucoup d'entre elles, la fureur introduite au bout de quelques années de lecture. [Les œuvres littéraires] les ont tellement incitées à lire que, de l'enfance à l'âge avancé, certaines y passent une bonne partie de la journée et occupent souvent les nuits pour assouvir cette passion. La lecture continue produit des maladies nerveuses ; et l'éveil, le non-mouvement et la digestion gâtée, qui est un effet, finissent par ruiner leur santé ».
L'importance d'Emilia Mariani
Emilia Mariani (Turin, 1854 - Florence, 1917) a passé toute sa vie dans l'enseignement, vu comme une mission, dans la passion pour l'écriture, dans la lutte pour l'émancipation des femmes et pour le droit de vote des femmes, une féministe ante litteram. Ses pensées et ses écrits ont été recueillis après sa mort dans un petit volume, publié en 1918 par le comité des femmes pro vote : fondation à laquelle elle contribua de manière décisive en 1906.
La « petite institutrice au stylo rouge »
Tout le monde ne sait peut-être pas que l'un des personnages le plus aimé du livre Cuore, la petite institutrice au stylo rouge (sur le chapeau, comme on peut observer dans le tableau de « La Domenica del Corriere » ci-dessous qui lui a été consacré en avril 1957) , était une personne ayant vraiment existé et vécu à Turin, à Largo Montebello : elle s'appelait Eugenia Barruero, née en 1860.
On la retrouve ensuite dans le magazine « Oggi » en 1947 quand, âgée de plus de quatre-vingts ans elle se rendit à Rome comme consultante pour le film Cuore réalisé par Vittorio De Sica, Mme Barruero raconta à la troupe d'avoir connu De Amicis lorsqu'elle enseignait à l'école municipale de via della Cittadella et d'avoir été l'institutrice de son deuxième fils, Ugo.
Note
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(Mostra a cura di Maura Baima, Luciana Manzo, Fulvio Peirone. Segreteria: Anna Braghieri. Progetto espositivo: Ottavio Sessa. Allestimento: Gisella Gervasio, Manuela Rondoni. Riproduzioni fotografiche: Giuseppe Toma, Enrico Vaio. Foto web: Deborah Sciamarella. Collaborazioni: Andrea D'Annibale, Massimo Francone, Omar Josè Nunez, Anna Maria Stratta. Per MuseoTorino: Caterina Calabrese, Surya Dubois Pallastrelli, Diletta Michelotto. Traduzioni: Surya Dubois Pallastrelli, Laura Zanasi).