En 1945, les principaux partis politiques, surtout le DC d'Alcide De Gasperi et le PCI de Palmiro Togliatti, ne purent manquer de reconnaître le mérite des femmes obtenu dans la libération du pays. Les représentants du comité pro-vote et de l'Union des femmes italiennes présentèrent une motion au Gouvernement de Libération Nationale pour demander de décréter officiellement la participation des femmes aux prochaines élections administratives. Le décret Bonomi du 1er février 1945 accueillit la demande et, à quelques exceptions près, les portes des bureaux de vote s'ouvrirent largement à toutes les femmes majeures. Cependant, le texte de la loi ne parlait pas de l'éligibilité : un nouveau décret (10 mars 1946) fut donc nécessaire pour combler cette lacune. En Italie, les premières élections administratives au suffrage véritablement universel se tinrent à partir du 10 mars 1946, tandis que les élections politiques (proclamées en même temps que le référendum Monarchie-République) eurent lieu le 2 juin 1946.

Le Conseil populaire - un organe collégial qui unifiait les tâches du Conseil et du conseil communal, installé après la Libération – représenta pour Turin le premier pas vers le retour de la démocratie. Les dernières élections administratives s'étaient tenues le 7 novembre 1920 et le Conseil relatif avait été dissous en juillet 1923 ; parmi les membres du Conseil populaire, il y avait aussi trois femmes : Ada Gobetti, Maria Perussono et Maria Savio.
Les premières élections municipales de Turin, réellement « libres » et « universelles », eurent lieu le 10 novembre 1946 : le conseil communal, qui devait désigner le premier citoyen, choisit Céleste Negarville comme successeur de Giovanni Roveda, le maire sortant. Les élus furent : Clara Bovero (Pci), Fausta Giani (Psi), Agnese Prandi (Pci), Camilla Ravera (Pci), Giuseppina Verdoja (Psi) ; Elvira Pajetta (Pci) et Vera Pagella (Psi) guidèrent aussi deux assesseurs pour toute la session administrative.