« Là-bas, les longues files de lavandières à genoux forment des taches multicolores, comme les linges étendus sur les bords le long du rivage » : c'est ainsi qu'on décrit dans la revue Torino 1880 la rive droite animée du Po. Aujourd'hui la scène décrite revit seulement à travers des témoignages photographiques ;  jusqu'au début du siècle dernier les rives des fleuves turinois étaient peuplés de dizaines et de dizaines de femmes dont l'activité était marquée par le bruit des « louches » et le son des chants.

Les femmes au marché, vendeuses ou acheteuses, devant ou derrière le comptoir, pendant des siècles ont représenté une particularité de Turin. Déjà en 1549, Andrea Minucci da Serravalle, archevêque de Zara, décrit le marché de la Piazza delle Erbe (aujourd'hui place Palazzo di Città) : « Il est agréable de voir, parmi tant de soldats étrangers, la place si pleine de choses vénales, où les hommes et les femmes vendent et achètent selon leur besoin sans aucun chaos ».